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Les mots de Maître Parkane
2 juin 2008

Anti-méditations Février

1er février
En détestant notre destinée commune, nous permettons à notre vie sociale individuelle de ne pas s'inscrire dans l'expression du naufrage collectif.

 

 

 

 

2 février
Chaque individu essaie d'apporter au monde la même chose que tous les autres.

 

 

 

 

3 février
La toute dernière chose sur laquelle il faille antiméditer est notre existence sans valeur, aliénée et disqualifiée, facile à obtenir et difficile à quitter.

 

 

 

 

4 février
Je vais maintenant abandonner l'idée de sens.

 

 

 

 

5 février
Lorsque nous observons les cycles conventionnels de la vie en société, nous découvrons que chaque étape apporte sa part de projets irréalisables et d'inventions trop chères pour être honnêtes.

 

 

 

 

6 février
C'est à la fin de notre existence, dans une incomparable terreur et dans le sentiment d'arrachement, que nous découvrirons la fatigue du dernier regard sur le monde, de la dernière réflexion et de la dernière séparation. Nous oublierons la sensation physique avec l'émoussement de nos cinq sens et de nos désirs. Il serait superflu de vouloir retenir la spontanéité des jours, mais gardons la méfiance envers tout ce que nous ignorons.

 

 

 

 

7 février
C'est dans l'enfance que tout le monde fait sa première expérience matérielle, celle d'un lien inné et naturel avec la déception. La tristesse, la prostration et le refus que nous avons connus alors, demeurent à jamais dans notre nature profonde. Si la relation avec nos parents est empreinte de mépris et de haine, elle nous servira de modèle, et toutes nos autres relations reposeront elles aussi sur le mépris et l'absence de respect.

 

 

 

 

8 février
La vieillesse, avec son lot de résignations et de dépendances, apporte la détermination de trouver la vérité dans la bouche du médecin traitant, ne laissant prévaloir la parole de personne sur le diagnostic de celui-ci.

 

 

 

 

9 février
L'enfance apporte naturellement sa part d'éducation. Nous sommes irresponsables et impitoyables envers notre famille, notre tribu, le monde où nous végétons. Nous découvrons la possibilité de nous abrutir et nous ressentons un profond rejet d'accomplir quoi que ce soit. En avançant dans l'âge nous devenons spontanément incontrôlables. Nous nous sentons poussés par la société à réfléchir de moins en moins, à vivre dans la peur, à rester au diapason de notre compte bancaire.

 

 

 

 

10 février
A mesure que nous redoutons la vieillesse, ayant subi de nombreuses dégradations physiques et morales, nous sombrons dans la nostalgie de notre naïveté d'antan.

 

 

 

 

11 février
Celui qui meurt par surprise, ne meurt jamais.

 

 

 

 

12 février
Quand nous buvons du vin, la compassion se manifeste en nous. Cet acte est le symbole de sensibilité et d’empathie qui jette l'oubli sur toutes nos erreurs.

 

 

 

 

13 février
Pour que la "petite graine de la compassion", arti- et superficielle, puisse dessécher et disparaître, il faut vivre dans l'appât du gain.

 

 

 

 

14 février
L'éducation doit surmonter la méchanceté naturelle de l'enfant. Le facteur essentiel est de l'élever dans un cadre de culpabilité et de répression. Bien que, dans une perspective idéale, il faille que les défauts humains nécessaires se développent en parallèle avec l'ambition, s'il fallait choisir entre des défauts généraux et l'ambition, il faudrait choisir cette dernière.

 

 

 

 

15 février
La véritable essence de l'être humain est l'ambition. Il existe d'autres défauts provenant de l'éducation religieuse, de l'ignorance, mais il est essentiel, si l'on veut devenir un véritable être humain reconnu et pouvoir surfer sur l’absurdité de l'existence, d'avoir un esprit ambitieux.

 

 

 

 

16 février
Réfléchir à la petitesse des capacités qui échouent quotidiennement à la surface de notre caractère, comprendre que la nature du monde est danger et menace, et essayer d'oublier l'obscurantisme qui nous empêche de devenir notre propre lumière.

 

 

 

 

17 février
Il nous est interdit de renoncer à la réussite, notre obligation de nuisance.

 

 

 

 

18 février
Une fois né, nous sommes nés. Je est un pluriel.

 

 

 

 

19 février
Je suis moi ! J'appartiens à ce corps ! Je me suis !

 

 

 

 

20 février
Une seule certitude : Cet esprit habite ce corps et ne saurait exister sans lui, et encore à condition qu'il soit en vie, le corps s'entend.

 

 

 

 

21 février
Nous constatons que la vie, celle de notre personne, est suffisamment stable pour que nous puissions nous reconnaître dans la glace chaque matin. Un changement radical nous semblerait forcément dû à un accident de chirurgie esthétique.

 

 

 

 

22 février
Selon le curé du village de mon enfance, la vie humaine se compose de trois éléments : le péché originel, les péchés ultérieurs, la souffrance méritée par nos péchés. Cet état est permanent et engage notre responsabilité individuelle. Nous sommes le produit du mal et refoulés à jamais de Sa Bonté.

 

 

 

 

23 février
Notre satisfaction profonde de nous savoir mortels vient du fait que nous nous connaissons parfaitement. Nous savons que n'existe pas d'individualité définie, et surtout, après avoir examiné de près tous les éléments qui ont contribué à nous faire exister, nous savons que nous aurions très bien pu être quelqu'un d'autre. C'est cette certitude qui nous rend infiniment libre.

 

 

 

 

24 février
Lorsque nous examinons le monde, nous aspirons violemment à un changement radical. La notion d'histoire n'est acceptable que si nous la considérons comme une manigance et une tricherie.

 

 

 

 

25 février
La rédemption par l'abstinence, sinon l’expiation dans la MST.

 

 

 

 

26 février
Nous pouvons décrire le monde comme le meilleur ou le pire de tous les mondes possibles. Tout dépend de qui nous voulons convaincre.

 

 

 

 

27 février
Une grande part de nos idées existe grâce à l'inefficacité de nos sens qui tentent en vain de nous montrer que nous nous trompons.

 

 

 

 

28 février
Notre désarroi est intimement lié à l'inadéquation entre la force de nos désirs et la réalité de nos forces.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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