Welcome or Good Bye

Il paraît que sur notre territoire nationâl se cacheraient des centaines de milliers de social-taupes venues de pays où il ne pleut pas, pour devenir l'ombre de nos mains, l'ombre de nos chiens, l'ombre de nos ombres, pour faire la plonge avant de plonger dans des cellules immondes, pour balayer les rues avant d'être balayés à coups de matraque, pour vider les poubelles avant d'y finir, pour voler le boulot des autochtones avant de s'envoler en charter de retour forcé, pour ôter le pain de la bouche de nos chômeurs repus qui se voient obligés de rester vautrés devant Eurosport au lieu de s'épanouir au troisième sous-sol d'un garage aménagé en manufacture devant une machine à coudre clandestine.
La police se donne beaucoup de mal pour traquer ces ombres chtoniennes du sous-prolétariat transnational, directives ministèrielles obligent. Elle doit ruser en se mettant en planque devant les écoles et collèges afin de guetter leur progéniture, elle doit prendre en filature les ombres suspectes afin de remonter les filières de trafic d'identités, chaque passeport pouvant contenir plusieures de ses identités non-identifiées, elle doit patiemment attendre les livraisons de courriers anonymes postés par des citoyen à fort potentiel civique, elle doit faire courir régulièrement la rumeur d'une éventuelle légalisation massive afin d'attirer les ombres les plus naïves dans les commissariats et les préfectures.
Alors il existe un endroit en France où les sans-papiers-mais-plein-d'espoir n'ont pas du tout envie de piquer le boulot, le pain, les femmes ou les voitures des français, un endroit où il n'ont qu'une seule envie, celle de quitter le territoire nationâl au plus vite, celle de ne plus jamais entendre parler de jungle, d'essieux, de semi-remorques, de passeurs, de nuits blanches glacées où résonnent les aboiements des chiens policiers.
Et que fait notre vaillante police là-bas ?
Elle fait tout pour les empêcher de partir !