Pouvoir de rachat
Comment rendre compte, simplement, sans passer pour un cynique invétéré, du clivage entre le drame humain individuel qui s'inscrit dans un contexte familial, dont le dénouement heureux est forcément source de joie, mais qui ne reste après tout qu'un fait divers, et la dimension super-humaine construite patiemment dans un processus complexe où se mêlent identification et instrumentalisation.
Identification qui vient de la base populaire, beaucoup de personnes, souvent jeunes, en mal de cause ont choisi "de se battre" pour elle, ont choisi une mère idéale, désincarnée, une madone qui a eu le génie politique de nous montrer qu'elle savait souffrir en silence. Cela d'autant plus que l'on peut se demander si quiconque en France a entendu un de ses discours de campagne.
Instrumentalisation mise en œuvre par le pouvoir politique français, trop content d'avoir pu transformer en icône un personnage nimbé d'une aura politique, qui n'a rien fait dans ce pays que d'y vivre en grande bourgeoise, qui est ici politiquement vierge, mais qui s'est attaqué seule, selon la légende, aux narcotrafiquants de sa deuxième patrie.
Les faits divers dans leur majorité fabriquent des peurs, peur de la maladie, de l'accident, peur du monstre violeur et assassin. Ce fait divers particulier, aussi par la durée, a permis de créer une exaltation autour des valeurs de la pureté, de la maternité, de la foi, de la fidélité des enfants envers leur mère, et cela jusqu'au rassemblement dans le même espace médiatique de l'ex et de l'actuel mari de l'icône.
De quoi donner des idées à une certaine Ségolène.