Grand Copenhaguignol

- Monsieur Martin, bonjour ! Un petit café comme d'habitude ?
- Absolument, Monsieur Gaston ! Mais donnez-moi plutôt un grand café dans un grand bol avec une montagne de chantilly en guise de banquise qui se morfondrait sur les profondeurs noires de son avenir sombre !
- Ah, je vois que Monsieur Martin est très inspiré ce matin ! L'actualité y serait pour quelque chose cela ne m'étonnerait point ?
- Quelle perspicacité, Monsieur Gaston ! En effet, mon cher, il y a une interrogation qui tourmente mon esprit sans doute trop simple, mais pas assez pour ne pas être sa proie, celle du doute s'entend, le temps venu.
- Monsieur Martin est bien trop modeste !
- Voyez-vous, Monsieur Gaston, on nous dit qu'il faut réduire les émissions de CO2, afin d'éviter que le ciel ne nous tombe sur la tête dans quelques années. On chipote sur les pourcentages et sur les degrés, sur les compétences des uns, les méthodes d'analyse des autres. Tout cela est merveilleusement rempli de sagesse, de bonne volonté, de démocratie appliquée, voire de volontarisme supermanisé. Mais, - et c'est là où mon petit cerveau doit avoir besoin d'une forte dose de caféine, - qui dit émission de CO2, dit combustion. Qui dit combustion, dit fumée, cendres, particules polluantes flottant dans l'air, cet air que nous respirons tous les jours en attendant que la mer monte et que les ouragans balaient devant notre porte.
Alors je vous pose la question, Monsieur Gaston : Est-il plus important de sauver la planète de demain que d'épargner nos poumons d'aujourd'hui ?
- ...
- Allez, mettez-moi un petit Alsace vendages tardives.