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Les mots de Maître Parkane
16 février 2009

Hugo, le Boss

Le problème principal des révolutions de type "démocratique", c'est le manque de temps. Bien sûr, il est facile de nationaliser vite fait les entreprises qui rapportent le plus pour pouvoir financer les réformes économiques et sociales nécessaires à une répartition plus juste des richesses du pays. Il est relativement aisé de mettre sur pied une propagande efficace, de désigner quelques boucs chavez2émissaires, et de se maintenir ainsi au pouvoir pendant deux ou trois législatures. Mais le problème du temps persiste douloureusement, pour la simple raison, que le visionnaire de la révolution, dans l'acception globale du terme, ne peut se contenter de l'alternance démocratique, car la bourgeoisie revancharde prépare déjà, dans l'ombre moîte de ses ambitions malsaines, le démantèlement des acquis de la révolution et la restauration de ses privilèges. Ceci est intolérable, car la seule révolution qui vaille est celle des mentalités, ces mentalités dévoyées par un système pervers basé sur l'exploitation, sur l'égoïsme, sur la concurrence acharnée et impitoyable. C'est pour changer ces mentalités qu'il faudra du temps, car pour transformer un agglomérat d'individualistes petit-bourgeois en nation cohérente où chacun trouve sa place dans l'échange et l'altruisme, sur la base d'un idéal de bonheur commun pétri de générosité et de tolérance, il ne suffira pas d'une période de dix, voire de quinze ans, et cela toujours sous la menace démocratique de la prochaine échéance électorale. Une célèbre psychanalyste disait qu'il fallait "trois générations pour faire un fou". Pour faire changer les mentalités, pour faire advenir "l'homme nouveau", tant décrié par les adeptes d'une soi-disante liberté individuelle, il faudra certainement plus de temps encore.
Les questions qui se posent alors à tout révolutionnaire, qu'il soit bolivarien, guevarien, ou rien tout court, sont les suivantes : Le temps est-il un allié objectif de la révolution ou fait-il partie des ennemis de classe ? Est-il théoriquement envisageable de créer un système démocratique révolutionnaire sans alternance possible ? Et, last but not least, la tentation de la justification démocratique ne serait-elle pas la conséquence d'une vision idéologique qu'essaient de nous imposer nos ennemis intérieurs et extérieurs ?

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Commentaires
O
Pas du tout je ne traite que les vaches ; <br /> Mais je me demandais que si l'on ne traite pas avec un manipulateur peut on le faire avec un<br /> révolutionnaire ?
P
@ouanda : Vous érigez la révolutionarité de Maître Parkane en principe, ce qui l'honore, mais vous semblez le traiter en même temps de manipulateur, ce qui l'interpelle joyeusement ! L'un n'irait donc pas sans l'autre ?
O
Bien difficile de répondre à toutes ces questions plus légales au fond que légitimes; <br /> premier sentiment : chaque fois que l'on évoque le temps pour un contexte ou des mesures on s'en remet à la (P)providence ou à sa propre incapacité; dans le premier cas le temps serait, dans votre hypothése, par nature, un ennemi de classe; le second cas est directement lié à la réponse positive à la troisiéme question. La seconde question précisémment entre la premiére et la seconde annule la troisiéme si on répond oui et n'est qu'un avatar transitoire si l'on répond non.<br /> votre construction dialectique au possible nous pousse donc vers ce que souhaitez nous faire dire.<br /> que nous soyons d'accord n'a pas d'importance finalement.<br /> Peut être n'ai je pas répondu entiérement à vos questions, mais plus, il me semble, à vos réponses.
V
Je pense comme tu l'a écrit, il faudra plusieurs générations pour changer notre façon de vivre et les mentalités, au moins 2 - Nous sommes sur le bon chemin car il y a urgence - A+
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