The Spectre

Houh, houhhhhh, un nouveau spectre se profile à l'horizon ! Il s'appelle Déflation. Il a les doigts crochus, mais crochus, j'y crois pas. Il va ratisser tout ce que la crise n'a pas encore eu !
Aux abris, que dis-je, à nos cassettes, aux coffres !
Je vous explique : La déflation, c'est quand les prix baissent. Et quand les prix baissent, c'est l'horreur ! Et pourquoi donc, me direz-vous, bande d'inconscients, puisque les salaires n'augmentent pas, tant mieux si les prix baissent, ça ajoute au pouvoir d'achat ! Mais ça serait trop simple dans ce monde de brutes. Parce que, figurez-vous, que quand les prix commencent à baisser, il y a des salauds de consommateurs potentiels qui repoussent leurs achats en se disant, si j'attends demain ce sera encore moins cher, et comme tout le monde attend, les vendeurs baissent à nouveau les prix pour attirer le chaland qui attend. Et même quand il viendra enfin, ce sera trop tard, les marges auront fondu comme glaçons dans le whisky, les fabricants devront licencier encore plus pour perdre moins. Vous voyez d'ici la descente infernale, la spirale spiralé de plus en plus spiralante.
Mais nous avons, bien sûr, vous savez que vous pouvez compter sur nous, trouvé la formule magique qui pourra rompre le sortilège et faire retourner ce spectre au fond des ténèbres qu'il n'aurait jamais dû quitter.
C'est très simple !
Premièrement, il faut, tout de suite, tant qu'il est encore temps, baisser les salaires. Comme ça, les gens se dépêcheront de dépenser aujourd'hui l'argent qu'ils n'auront plus demain. Il y aura, comme d'habitude, les syndicats qui hurleront, mais il faudra leur expliquer calmement, que cette mesure n'a rien d'idéologique, qu'elle sera prise par pur pragmatisme, car dans une situation exceptionnelle, il faut savoir employer des moyens exceptionnels.
Deuxièmement, il faut taxer l'épargne. Eh oui, il n'y a pas que les salaires, il y aussi l'épargne. Ce magot, qui dort, et qui en plus est rémunéré pour dormir en paix, il faudra le taxer, et plus il dort longtemps, plus il doit être taxé. Ca incitera ces salauds d'épargnants à le dépenser tout de suite, tout de suite, tout de suite.

Voilà ! Maintenant veuillez m'excuser, je dois vous quitter, j'ai mes cachets à prendre.

Comments

[valériane]

C'est grave docteur ?

Pas mal tes idées de la déflation pour amorcer la pompe financière -