New story for an old ceremony
Vous l'aurez peut-être remarqué, le pupitre derrière lequel se tient Barack Obama pour prononcer son discours de la victoire a quelque chose d'insolite.
Il a l'air d'être fabriqué à l'aide de quelques planches rabotées et assemblées à la main par un menuisier d'une ville champignon de la frontière plusieurs décennies avant la Guerre de Sécession, et on suppose que ces mêmes planches auraient pu aussi bien finir en forme de cercueil pour accueillir un quelconque outlaw de voleur de bétail.
On pourrait aussi le croire échappé du décor d'un film historique reconstituant les débuts des États-Unis et on est surpris par la présence de cet orateur dont la couleur de peau est proche de celle du bois, au lieu d'un personnage blanc à la perruque poudré, sergent recruteur ou juge de paix.
Ce pupitre paraît dans sa solidité, dans son artisanalité, dans son authentique xylosité, transmettre sa force naturelle à un discours de renouveau, de refondation.
Ici le pupitre fait l'homme, autant que l'homme fait le pupitre.